Cinémassacre

Tout simplement impressionnant.

ciné massacre (allez j'en fais un, pour une fois que je critiques un film)

Fame (2009)

Ce film est un remake du célèbre Fame. C'est donc un film sur la vie de quelques élèves dans une école des métiers de la scène. Le film commence sur la sélection des élèves qui auront la chance d'intégrer l'école. On voit donc un certain nombre de protagoniste, chacun doué dans une matière différente (danse, chant, musique, théâtre...). Bien sûr ils sont tous doués, hormis une fille qui parait hyper coincée mais qui veut faire actrice, après des encouragements du profs elle réussit à sortir sa réplique, et hourra elle est doué. Bref, après avoir intégrer l'école, des amitiés et des amours se créer et là paf, on arrive 2 ou 3 ans après. Et là commence les problèmes de ce film.... il y a un tas de personnages, donc on suit plusieurs histoires, ce qui fait qu'il est difficile de vraiment s'attacher aux personnages... donc globalement pendant cette année là, l'un des perso se fait arnaquer par un faux producteur (même si c'était gros comme le nez au milieu de la figure), des couples se séparent, une fille qui était censée faire du piano se retrouve être une super chanteuse (mais ses parents ne doivent surtout pas le découvrir), etc. Et de nouveau on passe soudain à l'année suivante... qui est la dernière année. Les amoureux se rabibochent, d'autres se séparent pour aller faire leur vie de star, et on a droit au beau spectacle de fin d'année...
Ce qui m'a posé problème avec ce film, c'était les personnages trop nombreux (à chaque fois j'essayais de me remémorer ce qu'était sa spécialité, mais c'était impossible pour tous les persos), les passages rapides aux autres années, on avait l'impression que les persos n'avaient rien fait pendant les années écoulées, et surtout, j'ai eu l'impression de n'avoir aucun fil conducteur... En plus, pour un film montrant les difficultés dans ce genre d'école, les persos semblaient tous hyper doués et on n'en a pas vraiment vu en train d'en baver.
Voilà l'impression globale de ce film était plutôt mauvaise, les seuls bons moments étaient les moments de danses, là c'était vraiment plaisant à voir, et c'est à peu près tout.

Ce serait peut-être plus adapté en série. Tu as déjà vu Un, Dos, Tres ?

oui en série ça passerait surement mieux. Et oui je connais Un, Dos, Tres, je pense que ça s'y rapprocherait en effet!

ça "s'en rapprocherait" pas "s'y"

et sinon tu as vu Little Big Man, Unbe ?

Cinéma sacre :

En 1956, l’écrivain Japonais Shichirō Fukazawa fait publier un livre : Narayama Bushiko qui s’inspire de vieilles chansons populaires d’une région du Japon. Elles content le mode de vie du cru dans lequel les vieillards vont mourir dans la montagne lorsqu’ils atteignent 70 ans, pour débarrasser la communauté. Probablement inspirées par un rituel ayant existé, ces légendes permettent à Fukazawa de broder une histoire qui raconte la vie des petites gens, la vie dure et sauvage des paysans montagnards. Son livre remporte des prix, et est adapté en film en 1958 ( oui, déjà ), ce film n’a que peu d’écho, en revanche en 1983, Shohei Inamura réalise une nouvelle adaptation du livre dont internet me dit qu’elle est beaucoup plus fidèle à l’œuvre originale. Ce film jouit d’un grand succès critique et remporte ( ce n’est pas rien ) la palme d’or à canne l’année de sa sortie.

Ainsi nous allons parler de La ballade de Narayama, de 1983, Ce film nous raconte la vie d’un village Japonais perdu dans la montagne au milieu du XIXème siècle. On suit tout particulièrement la famille de Tatsuhei et Orin. Orin est une vieille femme encore particulièrement solide et travailleuse, elle aura 70 ans dans un an et rêve de ce jour où elle pourra aller suivre la voie de ses ancêtres et se laisser mourir en haut de la montagne comme le veut la tradition. Elle sera honoré de cette fin et fière de ne plus être un poids pour sa famille ( ce qu’elle n’est absolument pas en réalité ). Tatsuhei est l’aîné de ses deux fils et en tant que tel il est le chef de famille, fort, assuré, il a le pouvoir de décision. Son petit frère est un cadet, et comme tous les cadets du village, est considéré par tout le monde comme un être inférieur qui n’a jamais son mot à dire. La survie étant essentiellement possible par la régulation du nombre de bouches à nourrir, les cadet n’ont pas le droit de prendre épouse et restent les obligés des ainés.

Le cadre est particulièrement réaliste, jusque dans le sordide. Mais la vie est tellement rude pour ces gens que les événements sordides paraissent anodins. Vous pouvez raconter de l’infanticide dans un film en utilisant une musique oppressante et des acteurs jouant le rôle de personnages horrifiés, mais vous pouvez aussi raconter une vie sans moraline : un cadet trouve un matin dans la terre boueuse de son champ le cadavre d’un nouveau-né, et va simplement engueuler son voisin qui balance les bébés de son épouse n’importe où. Cela ne choque pas, ce n’est plus immoral, c’est amoral, car effectivement ces gens ne peuvent pas élever d’autres enfants de même qu’ils n’ont pas de contraceptif … de même qu’il faut bien les mettre quelque part ces cadavres de nourrisson.

Je me suis fait un petit bilan vers 45 minutes du film, j’avais alors déjà vu abordé de la violence conjugale, de l'inceste, du meurtre de nouveau-né, du commerce d'enfants, de l'auto-mutilation, des intentions de suicide rituel, et de la zoophilie. S’ensuivra du lynchage, du parricide et du matricide, des relations sexuelles multiples, de la violence familiale, de l’abus de confiance.
Ne vous y trompez pas, tout cela est présent parfois de manière très crue et concrète, mais on sort pourtant du film en ayant l’impression d’avoir vu un beau film et une belle histoire.
C’est peut-être ça qui fait l’excellence de ce film, cette façon de raconter la vie complexe des gens simples.
Le film est parsemé de brèves images de la vie sauvage : au milieu d’une scène du village, on a droit à quelques secondes de plan sur une chouette qui bouffe une proie, quelques plans d’un couple de serpents qui copulent sont insérés lors d’une scène où des paysans copulent, parfois ce sont simplement des gros plans sur des stalactites en hiver, ou des rivières, la montagne est un personnage du film qui a droit à son temps dédié à l’image.

Pour en revenir au sujet, Tatsuhei aime profondément sa mère et déteste l’entendre parler avec envie du jour où il devra l’abandonner en haut de la montagne, néanmoins il se doit de feindre l’assurance pour ne pas trop rappeler au village le souvenir de son père qui a disparu un jour car il refusait d’emmener sa propre mère en haut de la montagne, un comportement honteux et irrespectueux.
Si ce thème du cimetière des vieillards en haut de la montagne est brodé tout au long du film, il ne sera finalement concrètement abordé que dans le dernier quart, l’essentiel du film nous raconte simplement l'existence de ces gens, leur façon de survivre, les concessions qu’ils font pour vivre en paix, tous ces thèmes ont en commun le poids des traditions, des rituels sacrés, la façon dont ils s’insinuent partout et réduisent la liberté individuelle de chacun, même des plus puissants de la communauté comme les aînés, qui sont écrasés par leurs responsabilités.

Si vous voulez vous forger un petit bout de culture sur le Japon, voila le genre de petit morceau d’histoire qu’il vous faut trouver, plutôt que de vous abrutir devant des Naruto ou autre produits mainstream ultra répétitifs destinés à un public prépubère. Pas de ninja cracké ici, pas de héros avec des épées de 150 kilos, pas de cheveux violets. C’est la vraie vie des vrais gens, le témoignage d’une époque.

J'espère n'avoir pas donné l'impression que ce film me plaisait uniquement en réaction à la pseudo culture japonaise dont on nous abreuve, ou au film Kairo de Unbe que je n'ai pas aimé, La ballade de Narayama est magnifique, a eu un grand succès, et se suffit à lui même, je l'apprécie pour ce qu'il est.


Si vous avez aimé ce film, vous aimerez peut-être :
- Soleil Vert : Avec ce ******* de Charlton Heston, un autre film parlant d’une manière originale de se débarrasser des vieillards encombrants ^^
- Jean de Florette : Avec Depardieu et Daniel Auteuil, qui raconte à sa façon (à la façon de Pagnol) la vie difficile des paysans français de jadis

En téléchargement...

bein alors, Unbe, aucune nouvelle de ces films ^^

J'ai vu Little Big Man et j'ai vu les 10 premières minutes de La ballade de Nakayama mais je n'ai pas poursuivi parce que ça m'ennuyait. J'ai trouvé que Little Big Man faisait beaucoup penser à Big Fish.

Big fish ? ha oui pourquoi pas, pour le personnage qui a une vie dingue pleine de rencontres et de rebondissements improbables ?

(oui, Narayama c'est plutôt très calme, y'a des moments de grandes violences et très dynamiques, mais ça reste globalement contemplatif le plus souvent )

Oui, c'est ça.

Pour ce Narayama, j'ai été un peu dégouté par les personnages, leur cadre de vie et tout ça.

c'est la vie à la campagne ^^

moi j'trouve ça plutôt beau dans le genre immonde ^^

Tu es une personne très malade.

j'suis pas tout seul, le film a été très apprécié au festival de canne, et pas dans la catégorie film d'horreur ^^

nan c'est un très beau film je t'assure

Film d'horreur ?

c'est une question ça ? ...

tu me dis que c'est un film assez malsain et horrible, moi je te dit que j'ai trouvé que c'était beau
et je précise, comme une sorte d'argument d'autorité pour nier le fait d'être "très malade", que je ne suis pas le seul à trouver ce film très beau puisqu'il a été récompensé à canne ... et pas dans la catégorie film d'horreur, mais bien comme un film dramatique

J'ai encore une fois mal lu ton post (décidément). Oui, mais le festival de Canne... Ça a encore de la crédibilité ce truc ?

on s'en fout puisque tout ces événements ont eu lieu au début des années 80 ^^

Ça avait de la crédibilité, alors ? Les années 80, hein... Mmh... Des drogués, ouais.

je sais pas vraiment si ça avait de la crédibilité, sans doute, je fréquente pas le milieu du cinéma et j'm'intéresse pas du tout aux festivals ou aux remises de prix

mais disons que pour qu'un film Japonais, d'un réalisateur pas connu et avec des acteurs inexpérimentés, remporte la palme d'or, il doit avoir de réelles qualités pour que le cinéma français prout-prout les reconnaisse

Tu dois avoir raison. Je te propose donc de nous lécher mutuellement les fesses.

ce sera plus facile que de le faire chacun de notre côté c'est certain !

J'ai tout de même un chien et en appliquant un peu de nourriture sur mon derrière... Mais ce sera plus facile à deux, oui.

ça me parait assez désagréable d'appliquer de la nourriture sur son derrière

On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.

tout dépend quelle nourriture après

mais par exemple, des tranches de gigot froid avec une sauce aux champignons, ça doit être horrible