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Malheureusement, ceux que j’ai cité, qui sont les trois seuls acteurs que je connaissais déjà, sont les 3 qui restent à la fin du film, très exactement comme on s’y attendait.
Entrons dans le vif du sujet, si vous connaissez
The Thing de John Carpenter vous pouvez deviner ce que raconte cette préquelle : ce qui est arrivé aux norvégiens qu’on voit devenir fous au début du film de 82.
C’est effectivement cela que raconte ce remake, cela implique plusieurs choses : Premièrement, on sait qu’ils vont affronter la même Chose que les malheureux héros du film de 82. Deuxièmement, on sait en partie comment s’achève leur histoire car on a un aperçu du camp norvégien et d’un certain nombre des bizarreries qui s’y trouvent dans le film de 82.
Pour le premier point, je trouvais plutôt très intéressant d’assister à la découverte de La Chose par une autre équipe et de voir la façon dont elle réagirait (l'équipe), avec des similitudes dans les réflexions et des différences également, ça me paraissait une excellente idée et je m’apprêtais déjà à être amusé de les voir commettre les mêmes erreurs mais surmonter les obstacles avec d’autres approches.
Pour le second point, cela nous oblige à attendre un dénouement dans les conditions de démarrage du film de 82, cela n’est pas rédhibitoire, cela donne même un but au spectateur en cherchant dans les événements les signes annonciateurs de ce que l’on sait déjà.
Autre problème qui se pose, c’est que si l’on a vu le film de 82 on sait ce qu’est la Chose, pas avec une trop grande précision certes, mais l’effet de surprise, la découverte du problème et de ses règles de fonctionnement cela ne pourra plus avoir lieu … sauf si le scénario nous réserve de nouvelle informations qui rendraient l’approche du problème différente
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(je le spoile ici pour ne pas vous faire rêver, ce ne sera absolument pas le cas )
Le film démarre en 1982 sur une bonne vanne, une histoire drôle très marrante racontée par un norvégien passager d’un bus d’exploration polaire (avec des chenilles ) à ses camarades, c’est plutôt un bon démarrage de film ça met dans de bonne dispositions. L’équipage découvre
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(dans des conditions inutilement catastrophistes )
une structure métallique de grande dimension profondément enfouie sous la glace. Nous voyons ensuite un scientifique Norvégien de renommée internationale avec son assistant allant à la rencontre de notre héroine, une américaine paléontologue, pour lui demander( assez froidement et sans lui lâcher d’info) si elle veut les suivre en antarctique pour contribuer de loin à une découverte majeure. Comme c’est une fille facile, elle accepte.
Plein de choses à dire sur cette intro, tout d’abord, la date de 1982, vous l’oubliez, car absolument rien dans le film ne vous donnera cette impression, ni les fringues, ni les coiffures, ni les véhicules ni même le design des objets rencontrés dans les labos. Ensuite oui, bien entendu les héros de ce film sont américains … cela ne surprendra personne, mais tout de même, lorsqu’on fait la préquelle d’un film qui nous oblige à poser l’intrigue dans un camp de recherche norvégien, y intégrer au forceps des personnages américains ( dont on sait d’office qu’ils seront les héros et qu’ils survivront assez longtemps au passage ) simplement parce que les américains sont incapables de voir un film dont le héros n’est pas de leur sol, c'est assez douteux.
Donc notre héroïne (Kate) s’envole en hélico avec un équipage américain et quelques notables scientifiques, le co-pilote lui demande des infos sur des résultats sportifs auxquels il n’a pas eu accès (puisqu’ils opèrent un peu coupés de la civilisation) et elle s’excuse de ne rien connaitre en sport. J’accélère : on leur montre un immense vaisseau spatial ( qui se mesure en centaines de mètres ) sous la glace, et un extra-terrestre pris dans la glace à la surface, ils sortent le bloc de glace et le ramène à leur camp.
OK
Ensuite ils commencent à envisager de libérer la créature, en tout cas c’est ce que j’avais compris, jusqu’à ce que l’orgueilleux professeur qui a invité kate à participer à l’aventure exige qu’on prélève un échantillon de tissu immédiatement en perçant un trou dans la glace, et à cette requête, kate semble choquée et s’inquiète du fait qu’aucune sécurité n’est mise en place et qu’ils ignorent ce qui se passera. Attendez, c’est quoi le problème ? Elle a lu le scénario c’est ça ? Et du coup c’est pas de l’extraire de la glace dont il était question l’instant d’avant ? Et si elle a peur d’une infection par un virus d’un autre monde, pourquoi est-ce que dans la nuit qui suit on voit qu’ils laissent le bloc de glace fondre au chaud dans le bâtiment ?
En tout cas, le professeur lui explique qu’elle est là pour obéir et qu’elle n’a pas à le remettre en question, le fait qu’il soit autoritaire et pédant n’aura aucun intérêt dans le scénario en fait, j’ignore pourquoi on nous montre cela. Le trou est percé et l’échantillon prélevé directement (et involontairement) par la perceuse qui passe à travers un membre de la bestiole ( qu’on devine comme une sorte de gigantesque insecte, de plus de 3 mètres de long ) là normalement vous vous étonnez, si vous avez vu le précédent film, et que vous supposez que cette bestiole est « The Thing » est plus la créature extra-terrestre qu’elle était, elle devrait réagir d’une virulente manière à l’agression de la perceuse, oui elle devrait, c’est juste un des nombreux gros trous béants du scénario.
L’assistant du professeur fait une remarque vraiment judicieuse, je ne me serais pas posé la question, et c’est même dommage que cette judicieuse remarque ne fasse appel à rien de particulier dans la suite du film : il se demande pourquoi cette créature est sorti de son vaisseau high-tech et immense pour se retrouver congelée dans cet environnement hostile à la surface.
La nuit venue, tout le monde fait la fête dans la salle principale pour cette découverte historique, le pilote de l’hélico américain va observer le bloc de glace, et après un jump scare suranné, il observe la bestiole s’extraire par la force du bloc de glace et transpercer le toit du bâtiment dans le même mouvement. Il court vers la salle principale pour expliquer ce qui s’est passé et les gens mettent quelques secondes à le croire, pensant à une mauvaise blague, car bien entendu, ils n’ont pas entendu une bestiole de 3 mètres qui explose le toit à 15 mètres de là.
Ils s’organisent donc pour un genre de battue. Dans le contexte c’est très incompréhensible, car ils sont bien dans la position d’être confrontés à un membre d’une espèce extra-terrestre dont la technologie est supérieure à la nôtre, et les scientifiques ne briefent absolument pas les simples techniciens qui vont patrouiller aussi sur une façon d’approcher cette créature, ils se comportent tous comme s’il s’agissait d’un prisonnier de guerre et d’une bestiole de film d’horreur.
Un membre d'une patrouille est happé par un genre de tentacule qui le transperce et le traine sous un bâtiment où la bestiole est allongée, la bestiole semble grignoter le malheureux dont on ne voit plus dépasser que les jambes, les hostilités étant déclarées les autres patrouilles s’occupent de mettre le feu au tout.
On retrouve quelques personnages en situation de faire l’autopsie de la créature dont on voit encore dépasser le bas du corps de leur ami.
On observe alors ce que je nommerais le premier syndrome Prometheus dans ce film, des gens qui sont venus là pour effectuer un travail, qui sont des professionnels et qui auraient tué père et mère pour avoir la chance de faire ce qu’ils sont venus faire, mais qui le moment venu … n’ont pas envie. Dans Prometheus, c’était le biologiste qui était pris de panique devant le cadavre extra-terrestre ( qu’ils étaient venu trouver pourtant) qu’on lui demande d’approcher, dans ce film là, c’est Kate, paléontologue venue pour offrir ses lumières, devant le cadavre d’un extra-terrestre énorme, une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’humanité, qui semble étrangement réticente à pratiquer l’autopsie, contrairement à son patron qui y met les mains fort volontiers (j'crois qu'on doit comprendre que lui c'est un scientifique froid, sans cœur, et elle une brave scientifique humaine, ou une connerie du genre).
Dans l’extra-terrestre, ils trouvent les restes du cadavre de leur ami,
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ou plutôt, sa reconstitution, car Kate trouve une broche chirurgicale en titane qui aurait dû être dans son bras, bras qui est pourtant intacte, ils en déduisent à demi-mots que le corps de leur ami a été partiellement déconstruit puis reconstruit.
On se demande à quoi servent ces suppositions mystérieuse puisque dès la scène suivante on a le fin mot de l’histoire, kate découvre concrètement ce qui se passe, elle voit que les cellules de leur ami ne sont pas mortes (comment ils voient ça au microscope je ne sais pas trop … ) et que des cellules étrangères les imitent.
On va bientôt arriver au deuxième syndrome Prometheus ( il faudrait leur trouver un nom à chacun, le premier nommons le
Syndrome de l’Incompétence Professionnelle de Prometheus, celui-là serait le
Syndrome de l’Incommunicabilité de Prometheus ) car cette découverte majeure qu’elle montre à l’assistant du professeur (qui est dans le labo avec elle ) ni elle ni lui ne s’empresseront d’aller le révéler au reste de l’équipe. En effet, dans la scène suivante on observe le décollage de l’hélico qui transporte le medecin du camp ainsi que l’homme qui a vu son compagnon être happé par l’extra-terrestre et qui est vraiment traumatisé par l’évènement, fragile, tremblant et instable ( Piloté par les deux hommes de l’équipe américaine, l’hélico part pour emmener le pauvre homme dans un hôpital ) et parallèlement on voit Kate, seule aux toilettes (je vous vois venir ) qui découvre sur le sol des plombages ( en fait moi je croyais qu’il s’agissait de dents, c’est un peu plus tard quand enfin elle daignera faire part de ses trouvailles au groupe, qu’on comprendra explicitement qu’il s’agissait de plombages ).
Cette découverte lui fait comprendre que quelque chose de louche se trame, elle sort dehors pour inciter les pilotes de l’hélico à redescendre. Car plus tôt, dans des scènes de regards suspects, on comprenait que Kate soupçonnait le « malade » de n’être pas ce qu’il semblait être.
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Dans l’hélico, on annonce qu’on redescend, le malade tremble de plus belle, et c’est le médecin assis en face de lui, se voulant rassurant, qui s’ouvre littéralement en deux pour attaquer le malheureux avec des tentacules de chairs en images de synthèse plutôt disgracieuses.
Ce qui se produit exactement on l’ignore, on voit seulement l’hélico perdre sa stabilité de l’extérieur, et finalement s’écraser quelques centaines de mètres plus loin, par-delà les montagnes.
Nouveau syndrome de l’incommunicabilité de Prométheus : on voit Kate qui est toujours dehors choquée par l’accident, à ses côtés le patron du camp (un vieil ami du professeur pédant) et dans la scène suivante, on voit le préposé aux communications qui appelle sans succès de l’aide, il va ensuite faire son rapport au patron du camp dans une salle où sont présent la totalité des autres membres de l’équipe en réunion de crise … mais sans Kate. On observe leur petit discours sur ce qui a bien pu se passer avec l’hélico, pendant que Kate (qui sait ce qui s’est passé, qui sait qu’elle doit absolument le partager avec les autres tant c’est vital et qui était à 5 mètres de la fenêtre juste dehors y’a pas 2 minutes ) elle … retourne aux toilettes (haa, les gonzesses) pour enquêter. Ce n’est que tardivement qu’elle rejoint le groupe pour faire état de ses découvertes (dont même l’assistant du professeur qui a regardé dans le microscope n’a pas fait mention ). D’ailleurs quand elle parle des cellules imitatrice que l’assistant à vu ce dernier semble ne plus en être si certain, hum hum, c’est louche, une nouvelle piste scénaristique, la Chose n’a peut-être pas toute la mémoire des gens, et s’il est si hésitant c’est peut-être parce qu’il est devenu la chose, au passage on apprend dans cette conversation que leur « autre hélico » est en trajet pour chercher du carburant et ne sera pas là avant le lendemain (si vous vous rappelez du film de 82, la fin de ce remake commence à prendre forme).
De toute façon, tout le monde l’envoie globalement chier, ses théories déplaisent fortement aux patrons qui se moquent d’elle et tout le monde sort, inquiet, mais loin d’être convaincu … tout le monde sauf l’autre fille du camp, que nous appellerons Vérolia car je sais plus son nom. Vérolia explique à Kate qu’elle suspecte le préposé aux communications d'être ... différent. Elles conviennent de piquer les clés des véhicules pour empêcher le « suspect » et un des patrons de partir au secours de l’hélico. Elles se retrouvent toutes deux dans une pièce sombre, kate lui demande où sont les clés, et l’autre lui indique « dans ce tiroir » au lieu d’aller les chercher elle-même, ce qui pue quand même sérieusement du cul, et c’est un peu le début de la dégringolade pour ce film. Kate lui tourne le dos, et alors qu’on entend des tas de bruit dégueulasse de Verolia en train de muter à 1m50 derrière, Kate ne se retourne pas immédiatement, loin de là.
Elle lui tourne le dos pendant 34 secondes, je viens de compter, rendez vous compte ! Et surtout entre le premier bruit dégueulasse vraiment inquiétant ( dans le dos de Kate donc ) et le fait qu’elle se retourne il s’écoule 24 secondes, j’vous invite à attendre 24 secondes pour voir la nullité de cette scène. Dans un film comme Kairo, où les personnages luttent contre des fantômes qui dépriment les gens, le côté « je tourne le dos pour ne pas le regarder en face et il ne peut rien contre moi » ça peut encore passer (même si j’ai eu du mal à l’admettre ) mais dans un film où une grosse bestiole dévore les gens et les remplace, dans un climat de grande suspicion entre les membres de l’équipe, quand une personne dans ton dos à un comportement inquiétant, tu te retournes normalement immédiatement en stress. La c’est juste … stupide, insultant pour le spectateur, une façon artificielle de créer de la tension horrifique.
La suite de la scène s’enfonce dans la dégringolade, car si Verolia monstrueuse attend sagement que Kate se retourne pour attaquer (je vous invite à vous rappeler de la perfidie, la discrétion, le comportement de fuite et l’efficacité flippante de la Chose dans le film de 82 ) une fois lancée c’est portnawak, Verolia qui était une fille de 45 kilos à vue d’œil est maintenant un monstre rosâtre qui défonce tout et va jusqu’à arracher un bout de mur dans sa course, elle court après Kate qui s’enfuit, Verolia embroche finalement un scientifique de l’équipe norvégienne qui avait le malheur de passer dans le couloir. Tout le monde accours, Kate explique qu’elle a eu un de leur copain, et Lars débarque avec un lance-flamme ( je reviendrais sur Lars) et avec le secours de Kate qui ouvre la porte qui les sépare du monstre, Lars fait feu (au sens propre) et carbonise la démone. Elle était simplement à découvert en train de bouffer/infiltrer sa victime en plein milieu du couloir.
Après ces aventures, ils entassent les restes dans un trou dans la neige et y balancent du combustible liquide pour faire un grand feu purificateur. Ensuite, tout le monde est debout autour du feu dehors, et Kate pose explicitement les base du problème, la totalité de ce que je viens de vous décrire depuis 10 lignes vous semble familière ? c’est normal tout cela est rigoureusement présent à l’identique dans le film de 82, ou Kate est remplacée par Kurt Russel.
Ils envisagent alors de tester le sang de tout le monde pour voir si une réaction se produit … comme dans le film de 82. Mais un sabotage ruine le plan (comme dans le film de 82, sauf que là c’est le labo qui prend feu avec tous les échantillons de sang ) et les suspicions à voix hautes après cette trahison échauffent considérablement les esprits dans l’équipe (comme dans le film de 82 ).
De son côté, Kate va immobiliser les véhicules ( pour empêcher la fuite de la chose ) en compagnie de Lars. C’est ici que je parle de Lars qui est je trouve la seule bonne idée de ce film.
Lars est le gardien des chiens de traîneau, un gros barbu costaud, il est un norvégien pur souche, le seul de toute la base à ne pas parler anglais et donc à ne pas pouvoir parler avec Kate, malgré cette barrière de la langu, il est en fait le seul auquel Kate fera tout le temps confiance ( et réciproquement) et cette confiance sera partagée par le spectateur pour plusieurs raisons (il flambe Vérolia dans la scène précédente, et dans la scène que je décris, il entraîne Kate seul avec lui dans un endroit sombre pour
lui montrer sa bite lui confier là où il cache le stock de grenades, en cas de besoin (Lars sait où sont cachées les grenades, vous devriez continuer à entrevoir la fin du film ).
En fait, je pense que le personnage de Lars est un clin d’œil au film de 82, dans lequel le gardien des chiens était le plus suspect de tous et celui suspecté
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(injustement)
le plus tôt par les autres
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(car c’est en tant que chien que la Chose atteint le camp au début du film et c’est lui qui la recueille).
C’est alors qu’ils voient arriver du fond du blizzard deux silhouettes, les deux pilotes américains qui reviennent du crash, tremblants de froid, chancelants, affalés l’un sur l’autre.
On envisage de les cramer sur place, car leur simple survie dans ces conditions est hautement suspecte, mais Kate convainc ses camarades de leur accorder grâce et de les enfermer quelque part en attendant les tests (qui n’ont pas encore été sabotés en fait à ce moment). On retrouve alors le schéma classique où une partie des gens du camp seront isolés et enfermés dans une cabane (comme dans le film de 82 avec le vieux biologiste ).
Kate, toujours assistée de Lars au lance-flamme s’occupe de les attacher dans une cabane pendant qu’ils tentent de justifier leur bonne foi de diverses manières. Alors là moi, naïvement, me souvenant de plusieurs éléments du film j’attendais une autre nouveauté scénaristique par rapport au film de 82. Comme on avait vu l’assistant du professeur hésitant pour dire ce qu’il avait vu dans un microscope 20 minutes plus tôt, je pensais que Kate utiliserait ce qu’elle sait pour faire un test de mémoire sur ces deux cobayes tout trouvés. J’étais absolument totalement persuadé qu’à ce moment elle demanderait au co-pilote « quel renseignement vouliez-vous que je vous fournisse quand nous étions dans l’hélico qui nous a amené » un test de mémoire c’est tellement simple et ça peut-être tellement efficace, s’il sait répondre ça prouve pas grand-chose, mais s’il en est incapable, c’est absolument certain qu’il n’est pas celui qu’il semble être.
Et finalement non, Kate et Lars retourne dans le bâtiment tout simplement, j’étais fort déçu et de fait je ne comprends pas l’utilité du petit dialogue entre Kate et le copilote au début du film.
C’est en sortant de cette cabane que l’incident du labo saboté se produit en réalité. Et comme dans le film de 82, l’héroine trouve ici un test de seconde main dont on ne sait pas trop s’il est valide, la mise en place de ce test lui fait plus ou moins prendre le pouvoir dans le camp (comme dans le film de 82, je sais pas si je l’ai dit ). Au passage, cela donne encore lieu à une scène complétement débile.
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Dans le film de 82 si vous vous souvenez, Kurt Russel prend le pouvoir par la force et fait attacher tout le monde, il effectue un prélèvement de sang un peu sauvage (au scalpel) sur tout le monde et trempe dans chaque goutte de sang une tige de cuivre rougie au feu, sa théorie est que le sang qui est en fait un échantillon de la Chose va réagir à l’agression. Il prend les échantillons un par un et y trempe sa tige (bandes de gros cochons). On voit tous les membres de l’assistance, tremblant, observant l’expérience et attendant avec crainte le verdict, certains remettent en question le test qui semble totalement inefficace ( du moins tant qu’il n’a pas marché une fois on ignore s’il est valide ) la tension est énorme durant ce test, le spectateur est complètement scotché à son siège, on voit lentement la tige de cuivre s’enfoncer dans les boites de pétri et faire un bruit de pétard mouillé.
Cette scène est magique pour plusieurs raisons, premièrement elle nous montre un exemple peu consensuel de nature humaine : on constate dans cette scène que la seule manière d’avancer dans cette mélasse où nulle confiance ne règne et où tout le monde suspecte tout le monde, c’est qu’un homme providentiel (ici Kurt Russel) qui se sait humain, s’empare du pouvoir par la force, de manière injuste et irraisonnable, soumette tous les autres afin de les dominer totalement et en toute sécurité (pour lui uniquement) et prenne une initiative en inventant son propre modèle de justice (par un test en l’occurrence ). Ensuite dans cette scène, on voit à chaque test les visages tremblants et en sueur des testés, de peur d’être assis ligoté à côté d’une « Chose » probablement ... mais également, peut-être, peur d’être une chose. Et c’est là que c’est vraiment magistral, cette scène amène une question métaphysique prodigieuse à l'esprit du spectateur : la chose lorsqu’elle à forme humaine et qu’elle est semblable en tous points à l’humain qu’elle imite … a-t-elle conscience qu’elle est là chose ? Les gens qui sont des choses sont-ils de machiavéliques clones malintentionnés ou des reproductions de toute bonne foi, qui pourraient être considérées comme des gens normaux atteint d’un mal qui ne se réveillera que lorsqu’il sera découvert où lorsqu'il estimera que c'est à son tour de prendre le contrôle ? Scruter les gens ligotés et lire au fond d’eux la peur d’être vraiment la Chose, c’est un spectacle palpitant et admirable cinématographiquement. Et cela amène aussi des questionnements sur la nature de la Chose, qui selon les spectateurs sera vue comme un monstre hideux (même s’il est multiforme) agressif (même s’il cherche presque systématiquement la fuite sauf dans la scène finale ) et machiavélique, ou comme une sorte de maladie, de virus sans objectif, sans intelligence propre, qui se répand avec efficacité et rapidité sans ne jamais avoir d’identité propre en dehors de celle de ceux qu’il imite.
Voila ce qu’apporte toute cette scène du test dans le film de 1982. Revenons à notre remake maintenant : le test ingénieux de Kate est tout simple, elle demande à un norvégien d’ordonner à Lars (qui n'est pas Anglophone) d’ouvrir la bouche, Kate montre avec une petite lampe de poche qu’il a des plombages, la Chose rejetant les composés inorganiques (petit clin d’œil à Narfesse qui ne lira de toute façon pas ce texte ), cela signifie que Lars ne peut pas être la chose, elle montre à Lars qu’elle a également des plombages. Bien qu’il ne comprenne pas sa langue, ils se comprennent parfaitement, et sans se concerter, Lars pointe son lance-flamme vers son collègue de gauche et Kate lui demande d’ouvrir la bouche, il a des plombages, c’est donc bon pour son cas. On sent poindre des protestations du bout de la salle (tout particulièrement des deux patrons qui viennent de perdre le pouvoir ). Et c’est là le problème de cette scène, elle tente de singer la scène de 1982 de la plus grotesque manière, une musique de tension tente de donner du suspens à tout cela alors qu’il n’y a aucune raison. Par exemple, le troisième norvégien refuse d’ouvrir la bouche, et Lars doit se faire vraiment menaçant avec son lance-flamme, on a l’impression que ça va mal tourner ... puis il ouvre la bouche … et il a des plombages … pourquoi refusait-il d’ouvrir la bouche ce demeuré ?
Quand c’est au tour de l’assistant, il s’insurge en disant « alors vous allez me tuer parce que j’ai de bonnes dents ? » et tente d’amadouer Kate (dont on suppose qu’elle fut sa compagne en un temps reculé … nan j’ai dis RE-culé, tu as mal lu Unbe ) elle semble désolé de devoir l’obliger par la force à ouvrir la bouche, là encore, tension, peur, musique flippante ... finalement il ouvre la bouche … il a pas de plombages … mais il venait de le dire bordel de merde !! Pourquoi pas simplement comprendre le test les gars ?! Dire « je n’ai pas de plombages » et aller se ranger dans la file des gens « suspect », et même délire avec les suivants (bien entendu, les deux patrons on respectivement pas de plombages et des plombages en porcelaine, donc ils sont considérés comme suspects ).
Autre problème de cette scène, c’est qu’elle amène une sélection sécurisante pour le spectateur : on sait parfaitement que la méthode marche parce qu’on a vu la broche en titane au début du film puis les plombages par terre plus tard, dés qu’elle commence son test, les gens « innocentés » sont sans doute possible de vrais humains.
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Dans le film de 82, on ne sait pas si la technique fonctionne tant qu’elle n’as pas donné une réaction une fois, et il se trouve que cela arrive assez tardivement, pendant tous les premiers tests en réalité on ne sait pas si le test sont négatifs parce que les sang sont humains ou si le protocole est foireux, si les gens stressés assis et innocentés sont des vrais humains, où des Choses en train d’assister à un test totalement vain à partir de leur sang. Le spectateur reste totalement attentif, on ne sait pas si le test ne va pas s’achever sans aucune Chose découverte et si l’élément perturbateur qui mettra fin à cette monstrueuse tension n’aura pas aucun rapport avec le test.
Bref, vous l’aurez compris, ce remake de la scène du test est vraiment plat et un peu stupide.
Une fois terminé, 4 personnes sont suspectes (et 4 sont certifiées humaines ) Kate demande à Lars et un autre d’aller faire le test sur les américains seuls dans la cabane (comme dans le film de 82 ) et les deux hommes découvrent que les prisonniers se sont enfuis en défonçant des planches du sol de la cabane (comme dans le film de 82 oui ) Lars semble vouloir enquêter sur place, mais son pote qui est plutôt trouillard l’invite à se tirer pour avertir Kate que les américains se sont mis la fuite (comme on dit chez les ploucs) Lars pars explorer la cabane d’à côté, son pote n’ose pas trop le suivre, Lars ouvre la porte et on le voit se faire plus ou moins happer vers l’intérieur.
On revient ensuite à la tension qui règne dans la salle principale où Kate et son copain lance flamme tiennent en respect les 4 suspects qui tentent d’influencer l’homme au lance-flamme en norvégien pour que Kate ne comprenne pas. On frappe à la porte, Kate va ouvrir, c’est le binôme de Lars qui revient, paniqué, en hurlant qu’ils ont eu Lars. Les 4 suspects en profitent pour parler beaucoup en norvégien pour provoquer un vent de panique et tenter de faire oublier leur statut de suspect (en réalité y'a pas trop de raisons pour qu'ils s'agitent tous à ce moment là, concrètement ils foutent le dawa et mettent un grosse pression au mec qui les vise avec le lance-flamme, c'est plutôt contre-productif et crétin de leur part).
Vous noterez qu’il y a une ellipse et que je vous l’ai conservée à l’écrit, je n’ai pas dis « le copain de Lars se rend ensuite au bâtiment principal pour prévenir Kate », car bien entendu, ce genre d’ellipse est importante dans ce genre de film, chaque fois qu’on perd un personnage pour le retrouver un peu plus tard, on redevient suspicieux. Si j’insiste là-dessus, c’est pour préciser qu’alors que le norvégien rentre seul en hurlant « ils ont eu Lars » à deux doigts de chialer, Kate ni personne ne pense à lui faire le test des plombages. Cela devrait pourtant sembler totalement évident aux personnages dans le contexte, quand on dispose d’un test aussi simple que « ouvre la bouche » et qu’en plus on peut l’effectuer sur une personne dont on sait exactement quels sont ses plombages puisqu’on les a vu 4 minutes plus tôt, on ne devrait pas oublier de l’effectuer, surtout sur un camarade qui revient d’un milieu hostile seul alors qu’il était accompagné en sortant.
C’est simplement pour souligner à quel point les scénaristes n’ont pas été capables de se mettre dans la peau des personnages en danger dont ils sont censés montrer les réactions de survie (enfin ça on le sait déjà depuis la scène où Kate reste dos à un monstre pendant 30 secondes )
Je vous ai déjà pas mal fait perdre votre temps, je vais donc un peu accélérer ce spoil déjà conséquent :
Le début d’engueulade est interrompu par les deux américains qui entrent par effraction dans le bâtiment. Pour aller très vite, sous la panique il y a un assassinat d’un type qui n’était pas la chose (comme dans le film de 82 ) du carnage au lance flamme (comme dans le film de 82 ) un lance-flamme qui se met à ne pas fonctionner au moment où il pourrait sauver la vie de quelqu’un de désarmé (comme dans le film de 82 ) des gens qui sous le choc des monstres qui se déforment font un blocage et ne font pas usage de leur lance flamme ou alors seulement au dernier moment (comme dans le film de 82 et ça c’était le cas pour la crémation de Vérolia en fait ) un type mal en point qui se fait aider par un autre, mais le type mal en point est en fait une Chose et profite de sa proximité physique avec son sauveur pour l'agresser ( comme dans le film de 82 ).
C’est d'ailleurs dans cette scène que l’on va voir une chose collaber (je viens de vérifier sur le net, en fait par déformation j’emploie ce mot avec à l’esprit son sens entomologique qui est son sens étymologique d’ailleurs, je veux dire en fait qu’il se lie, se joint, se colle et s’assemble) avec l’assistant du professeur pour former un genre d’individu double difforme ( vous voyez venir la fin de plus en plus finement ^^ ) car encore une fois, la Chose dans ce film est d’une agressivité frontale totalement débile et ne dois sa survie qu’à la bêtise et à la non réactivité des humains.
A la suite de tout ce bordel comprenant 5 morts tout de même, notre co-pilote américain s’enfuit désarmé et se retrouve dans un cul de sac dans la cuisine, cela occasionne une scène qui est (sauf dans son dénouement) un clin d’œil assez flagrant à Jurassic Park. Où le raptor est remplacé par la chose à tête double, elle finit complètement cramée au lance-flamme par Kate, et va s’effondrée dehors en traversant un mur (La Chose, pas Kate ) car oui, dans ce film dès qu’un individu est une Chose sont poids est multiplié par 4 (ça fait une nouvelle possibilité de test pour le remake du remake dans 20 ans, un test avec une balance, et tous les obèses seront alors potentiellement des choses ).
Ce double individu meurt donc complètement cramé et les bouches grandes ouvertes … pas vraiment comme il sera trouvé dans le film de 82 en gros.
Nos deux survivants (Kate et le co-pilote) voient s’enfuir en véhicule le Professeur pédant dont on sait qu’il est une Chose. En véhicule … y’avait pas une scène où on voit Kate et Lars bousiller les circuits de tous les véhicules pour les immobiliser définitivement en insistant bien sur le fait qu’il n’y a « pas d’autres véhicules » ? si, ta gueule ! Ok d’accord j’ai rien dit.
Consciencieux, Kate et Carter (c’est son nom oui, je vous l’ai caché jusqu’ici, haha, vous ne vous y attendiez pas ) le poursuivent … avec un autre véhicule. Ta gueule j’ai dit ! Ok désolé.
Il se dirige vers le vaisseau spatial qu’il va partiellement refaire fonctionner, comment sait-il comment cela marche alors qu’il est seulement un humain reproduit par une Chose humaine, elle-même issue d’une autre Chose humaine, elle-même issue d’une Chose extra-terrestre ? Je ne sais pas, la chose transporte la mémoire de ses différentes formes ?
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C’était déjà un écueil du premier film où le vieux biologiste entreprenait la construction d’une soucoupe volante dans sa cave.
Je ne vous détaille pas ces scènes plutôt orientées science-fiction (comme je l’avais expliqué dans l’intro ) et vraiment dispensables. Je vais tout de même vous spoiler la fin de cette aventure :
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Kate élimine la chose et survit … c‘est choquant et nul, tout l’intérêt du premier film était une fin ouverte, mystérieuse, dans laquelle on ignore si la chose est éradiquée ou non, c’était vraiment une très belle fin, là c’est une pseudo happy end grotesque, j’étais vraiment sur le cul devant cette fin.
Bien entendu la véritable fin, vous l’attendiez tous (oui vous tous, Unbe et tous tes poux) :
Au petit matin, l’hélico qui était parti chercher du carburant revient et se pose dans un camp à moitié détruit, avec de la fumée noire qui s’échappe de plusieurs bâtiments et pas un chat. La musique du début du film de 82 se lance alors ( et franchement ça donne tout simplement envie de revoir dans la foulée le premier film ^^ ). De l’hélico, le pilote sort totalement effaré. Il voit à ses pieds le cadavre d’un monstre avec une tête double complètement carbonisé, noir de charbon. Carbonisé, ce qu’il ne sera absolument pas du tout 3 heures plus tard, quand l’équipe américaine du film de 82 le trouvera sur place, j’ajoute que c’est de cet individu que partira la première agression avérée sur un membre de l’équipe américaine, si c’est (partiellement) à partir d’une Chose abondamment arrosée au lance-flamme que la Chose à envahie le camp américain, cela remet en question la totalité de la méthode des deux films, à savoir : quand on Crame la chose, en fait, on ne la détruit pas du tout.
Bref, pendant qu’il appelle des gens dans le camp qui semble désert, on voit dans un bâtiment sur une chaise le préposé aux communications du camp, gelé, la gorge tranchée par lui-même à l’aide d’un rasoir coupe-chou qu’il tient encore dans sa main. Toujours dehors notre pilote abasourdi se fait alors tirer dessus et se baisse pour se protéger, le tireur sort de sa cabane, c’est Lars qui était dans le petit bâtiment où on l’avait vu se faire happer.
Il tient son collègue ( qui ne comprend rien à ce qui se passe ) en joue et lui ordonne sèchement (en norvégien) d’ouvrir la bouche, le collègue obtempère tout en demandant ce qui se passe. Alors que Lars constate les plombages du pilote, un chien de traîneau sort d’un bâtiment et s’enfuit dans la neige en ligne droite, Lars le vise et fait feu à côté.
Lars et son copain embarquent sur l’hélico avec la caisse de grenades à la poursuite du chien fuyard.
Et fin.
Qu’est-ce qui a happé Lars ? A t-il simplement glissé sur une canette de coca en entrant dans le bâtiment ? pourquoi y-est-il resté toute la nuit sans se manifester auprès de ses camarades potentiellement survivants ? que fait-il avec un fusil sniper dans les paluches alors qu’il est entré dans la cabane avec un lance-flamme ce qui paraissait beaucoup plus fonctionnel contre les Choses, et que jamais personne n’a parlé d’autres armes (au point que certains s’armaient de haches ou de rames ) ?
Pourquoi ce chien Chose (qui doit dater du tout début du film, lorsque l’insecte géant à fait un massacre dans le chenil au cours de sa fuite) ne se manifeste qu’à ce moment là et devant les survivants armés en plus ? Pourquoi le bloc de glace extrait, et qui contenait l’insecte, à une apparence de baignoire totalement régulière comme si on avait délicatement fondue la glace pour en extraire le contenu alors qu’on sait que c’est un insecte géant qui l’a littéralement explosé en sortant comme une brute ?
Toutes ces questions n’ont qu’une seule réponse : pour faire raccord avec le film de 82 bien entendu